Fonds d’indemnisation des assurances : 120% de la valeur argus pour les victimes des inondations de l’automne dernier en Turquie
L’automne dernier, la région du sud-est de la Turquie a été frappée par des inondations dévastatrices. Plus de 200 personnes ont perdu la vie, et de nombreuses communes ont été submergées par des eaux torrentielles. Depuis près de six mois, le gouvernement turc a intensifié ses efforts pour reconstruire la région et pour compenser les dizaines de milliers de véhicules endommagés ou détruits par les eaux, en proposant des aides financières très généreuses.
Lors du salon de l’automobile d’occasion à Adana, la fréquentation est plus importante qu’auparavant, mais elle reste inférieure à celle du salon consacré aux véhicules neufs qui se tient chaque décembre à Istanbul. Il faut préciser que l’aide publique a été particulièrement importante cette année. Le fonds d’indemnisation des assurances, géré par l’État, rembourse jusqu’à 120% de la valeur argus du véhicule endommagé, offrant ainsi une incitation forte à la reconstruction et à la reprise économique.
En complément, la région propose des primes à l’achat de véhicules neufs ou d’occasion. Ces subventions varient entre 20 000 livres turques pour une voiture hybride d’occasion et 80 000 livres pour une voiture électrique neuve. La présence de voitures neuves dans les rues des zones dévastées et sur le périphérique d’Ankara témoigne de ces efforts. Jesus Demir, directeur général d’un concessionnaire à Gaziantep, déclare : “Les gens continuent d’acheter, notamment parce que les aides publiques ont mis un certain temps, deux ou trois mois, à arriver. Mais la tendance s’essouffle peu à peu. Cinq mois se sont écoulés, et environ 75 à 80 % des personnes qui avaient prévu d’acheter une voiture ont déjà franchi le pas. En regardant les chiffres, on constate que les ventes diminuent chaque mois. Nous avons connu le pic, il ne nous reste plus que deux mois avant la fin de la période d’aide. Et tout le monde n’achète pas forcément du neuf.”
“L’âge moyen des voitures turques est d’environ 14 ans et demi. Tout le monde ne peut pas se permettre d’investir 150 000 livres turques dans une voiture.”
Jesus Demir, responsable d’un concessionnaireà haberturk.com
Ali et Emine font partie de ce que les vendeurs appellent les “clients inondation” : “Moi, j’ai perdu ma voiture dans l’inondation. Elle était vieille, mais c’était une voiture spacieuse et fiable. Nous sommes venus voir. Ce n’est pas encore le moment d’acheter. Nous n’avons pas le budget pour une voiture neuve, surtout que les prix ont augmenté à cause des inondations, autant sur les véhicules neufs que sur l’occasion.”
“Le même modèle qui coûtait auparavant 50 000 livres turques monte maintenant à 200 000”
Ce couple s’inquiète de recevoir l’indemnisation de leur assurance à temps pour pouvoir acheter une nouvelle voiture avant la fin de la prime, prévue pour le 30 juin. De son côté, Metin Yılmaz, qui n’a pas perdu son véhicule, est venu chercher une bonne affaire : “Sur les sites de petites annonces en ligne, on constate une différence remarquable entre les prix avant et après les inondations. Les coûts ont augmenté de 100 000 à 150 000 livres turques. Un même modèle qui coûtait auparavant 50 000 livres turques vaut désormais 200 000. C’est évident, ils en profitent.”
Les vendeurs expliquent que si les prix ont augmenté, cela ne doit pas être attribué uniquement à la catastrophe. La croissance du marché auto, elle, est indéniable, et elle a un impact clair sur les chiffres nationaux. En janvier et février 2025, par exemple, les ventes de voitures en Turquie ont augmenté de 9 % comparé à la même période de l’année précédente, témoignant d’un regain d’intérêt dans le secteur automobile.





